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Interview de Danny Lee, Head of Ticketing à Swindon Town FC Interview de Danny Lee, Head of Ticketing à Swindon Town FC

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INTERVIEW : Danny Lee (Swindon FC) : “Les jeunes sont le futur de notre club”

Responsable de la Billetterie au Swindon Town FC, Danny met en oeuvre de nombreuses actions pour satisfaire l’ensemble de ses fans.

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Fanstriker suit Danny depuis un bon moment maintenant, puisque c’est un acteur clé sur le sujet de la fan expérience, souvent à l’origine de contenu très pertinent sur LinkedIn. Lui et son équipe au sein du Swindon Town FC sont toujours en train de proposer de nouvelles activations intéressantes à leurs fans.

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🇬🇧➡ English version of the article here.
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Le Swindon Town FC est un club de football professionnel anglais fondé en 1879. L’équipe joue en League Two, la 4e division de la ligue de football anglaise. Le club joue à domicile au County Ground, un stade de 15 700 places.

Bonjour Danny, peux-tu te présenter plus en détail pour nos lecteurs français et nous expliquer un peu ton rôle au sein du club ?

Je suis le Responsable billetterie au sein du Swindon Town FC (STFC), ce qui veut dire que je suis responsable de la vente des billets pour tous les matchs à domicile et à l’extérieur mais également en charge de toute l’expérience jour de match et de l’engagement des fans. C’est très lié donc au remplissage du stade et à l’intérêt général des fans pour le club. Mon rôle est d’améliorer et de développer notre stratégie billetterie et notre service client pour tous les spectateurs.

Combien d’employés sont dédiés à la fan expérience au sein du club ?

Nous avons vraiment une petite équipe ici. Et souvent nos missions sont assez transversales et on s’aide les uns les autres. À l’approche du jour de match, je travaille avec le Responsable Médias (ndlr: Ben Hooke) et l’équipe créative pour tout mettre en place niveau marketing et activations pour les fans comme par exemple les animations de maquillage. En jour de match, j’ai vraiment à cœur d’accueillir et de souhaiter la bienvenue aux fans. Je m’assure que notre promesse de leur offrir une expérience inédite est bien tenue. On a également du personnel spécifique en jour de match mais ce sont principalement des bénévoles qui nous aident. Tous sont plutôt des habitués, une fois encore pour assurer la qualité de notre offre à tout moment.

"My First Match", le diplôme offert aux enfants dont c'est le premier match au stade@DannyLee

“My First Match”, le diplôme offert aux enfants dont c’est le premier match au stade

Un enfant et son papa fans de Swindon avec le diplôme@DannyLee

Un enfant et son papa fans de Swindon avec le diplôme

Il y a deux mois vous avez lancé une initiative géniale appelée “Mon premier Match”. Un diplôme remis aux enfants venant pour la première fois au stade. Nous l’avions partagé sur les réseaux sociaux de Fanstriker, et cela avait suscité beaucoup de réactions positives.
Peux-tu nous en dire plus sur cette action ?

C’est vrai que c’est une super initiative et les retours que nous avons eu sont très positifs, tant pour les fans du club que pour les fans des équipes visiteurs. L’idée nous est venue avec un collègue lors d’un séminaire de la ligue de football en Avril dernier. On y avait évoqué des nouvelles idées pour améliorer l’expérience jour de match des fans. J’ai été particulièrement attentif aux actions proposées pour les enfants et comment faire de ce premier match un moment unique avec un petit quelque chose en plus. Je pense que cela les incite à revenir, peu importe le résultat sportif. C’est dans cette voie que nous souhaitons développer nos activations.

En effet, on remarque que la plupart de vos actions sont menées pour le jeune public (enfants et ados). Pourquoi en faire votre cible privilégiée ?

Les jeunes sont le futur de notre club et sont donc très importants pour nous. Ce sont les futurs abonnés et nous sommes vraiment fiers d’avoir cette culture familiale au sein du club. J’ai l’impression que les enfants sont moins intéressés par le score final que les adultes lorsqu’ils décident d’aller voir un match. Donc si on fait des choses pour les jeunes, leurs parents seront également plus enclins à venir.

Quelle est l’action mise en place pour vos fans dont tu es le plus fier ?

Je suis vraiment fier du diplôme “Mon premier match” dont nous parlions plus haut. Mais je dirais que notre journée portes ouvertes aux jeunes “Junior takeover” a été la plus réussie jusqu’à présent. Nous avons eu plus de 700 nouveaux enfants au stade, nous avons distribué des billets gratuits dans les quartiers, des joueurs sont allés donner des cours de sport dans les écoles et nous avons offert des visites gratuites du stades à des groupes scolaires. C’était fantastique et je suis vraiment fier de voir autant de nouvelles têtes au stade. Il y a eu aussi le lancement de la nouvelle fan zone famille, également un grand moment dont je suis fier.

Junior-takeover-Swindon-Town-Danny-Lee@DannyLee

Journée portes ouvertes pour les enfants à Swindon Town FC

La thématique de la fan expérience c’est plutôt un hobby, une passion ou juste une partie de ton travail ?

Tout d’abord, avant d’en faire mon métier, j’étais (et je suis toujours) un très grand fan de football. Du coup, j’imagine avant tout ce que j’aimerais vivre en tant que fan lors d’un match, et j’essaie ensuite de l’intégrer à ce que nous proposons à Swindon.

“Un samedi après-midi en tant que papa, j’ai le choix d’emmener mes enfants au match et dépenser peut-être 50£, ou d’aller au zoo pour le même prix et y passer toute la journée. Il faut donc que l’on propose une valeur ajoutée à ces 90 minutes de jeu.”

Que penses-tu du lien entre la billetterie et la fan expérience ?

Le lien entre billetterie et fan expérience est énorme. Aujourd’hui, il n’est plus uniquement question de football, tout particulièrement pour les familles, où toutes recherchent le meilleur rapport qualité prix. Par exemple, un samedi après-midi en tant que papa, j’ai le choix d’emmener mes enfants au match et dépenser peut-être 50£, ou d’aller au zoo pour le même prix et y passer toute la journée. Il faut donc que l’on propose une valeur ajoutée à ces 90 minutes de jeu. C’est pour cela que mon but premier est d’engager nos fans, mais pas forcément uniquement autour du football. Je cherche à mettre en place des idées uniques pour faire cette différence. On propose des stands maquillage, des selfies bords, des activités, des visites de joueurs dans les zones familles qui permettent d’ajouter ce petit plus et améliorer de manière globale l’expérience au stade, au-delà des 90 minutes de match.

Quelle est ta motivation dans ce que tu fais ?

Je suis vraiment animé par l’envie de voir le County Ground aussi plein que possible avec une super atmosphère à chaque match. La réussite sur le terrain aide beaucoup à cela c’est sûr, mais je suis vraiment passionné par mon job et le fait de pouvoir rendre cela possible à chaque match.

Photo-Swindon-Town-FC-Danny-Lee@DannyLee

La photo homme du match, l’une des nombreuses activations pour les enfants à Swindon

Quelle différence y a-t-il selon toi entre fan expérience et fan engagement ?

Je pense que les deux sont indispensables lorsque l’on va voir un match. Une expérience fan réussie ce n’est pas seulement créer cette connexion entre le fan et son club, cela englobe aussi les personnes avec qui le fan décide de venir et de partager ce moment. L’engagement d’un fan contribue pleinement à l’expérience d’un autre fan et c’est ce qui rend le football ou le sport unique. Dans un match de football, votre propre expérience est dix fois plus dépendante de l’expérience des autres que dans n’importe quelle autre industrie. Et c’est notre job en tant que club de foot de faciliter cela.

En général, penses-tu que les clubs sont assez créatifs en matière de fan expérience pour permettre aux fans d’être plus heureux ?

De plus en plus de clubs doivent l’être, tout particulièrement à notre niveau ou comme je l’ai dit chacun cherche à rentabiliser au mieux ses dépenses. Certains clubs le sont plus que d’autres mais cela dépend des individus, de leur créativité et de leur intérêt pour le sujet.

Penses-tu que le sport récompense à sa juste valeur la loyauté et la passion de ses fans ?

Je dirais que chaque club est différent. Nous à Swindon, on a vraiment besoin de récompenser nos fans les plus fidèles car ils ont été à nos côtés dans les bons comme les mauvais moments et il est important de récompenser les abonnés, et ne pas faire uniquement des choses pour les nouveaux fans. C’est pourquoi pour chaque promotion sur la billetterie par exemple, on s’assure que nos abonnés puissent également en profiter ou à défaut obtenir quelque chose à la place.
À Manchester United par exemple, ils ont une liste d’attente de 30 000 personnes pour les abonnements, donc peut être que pour eux récompenser la loyauté des fans n’est pas la même priorité que pour nous.

Mascot-Swindon-Town-FC-Danny-Lee@DannyLee

La mascotte Rockin’ Robin sur un événement pour les étudiants

Dirais-tu que la fan expérience a une dimension culturelle ? Les fans anglais sont ils différents des autres fans dans le monde ?

Je suis à 100% d’accord avec cela. J’ai beaucoup voyagé et assisté à de nombreux matchs de foot dans des pays différents. L’Angleterre est toujours un peu old school, avec beaucoup de ségrégation.  Les autorités sont un peu frileuses et préfèrent éviter que les fans se mélangent, mais cela est dû à des problèmes plus anciens. Mais c’est tout de même très culturel : j’ai vécu en Espagne, et même au-delà du sport, ils ont un esprit de communauté, l’habitude de se mélanger et se socialiser qui est beaucoup plus forte, et cela fait une grande différence.
La mise en place de fan zones comme pour la Coupe du Monde ou les finales de Champions League aide petit à petit à créer cet esprit plus communautaire en Angleterre.

As-tu déjà assisté à un match en France ?

Pas encore, mais je suis toujours intéressé par découvrir d’autres clubs et d’autres cultures ainsi que leurs manières de faire. Je suis un fan de Manchester United donc pourquoi pas venir à Paris pour un match de Champions League contre le PSG l’année prochaine !

En France, beaucoup d’acteurs du monde du sport pensent que le modèle américain du “sport spectacle” n’est pas réalisable dans un pays comme le nôtre. Qu’en penses-tu ? Est-ce un exemple que tu essaies d’appliquer à Swindon ?

Je suis un grand partisan du modèle américain. Comme je l’ai dit, j’essaie d’offrir bien plus qu’un simple match de 90 minutes. Les américains s’en sortent très bien, mais c’est culturel. Ici les fans sont très traditionnels, ils ont leur petite routine chaque jour : se lever, aller au pub et ensuite au stade à 14h45 juste avant le coup d’envoi. Mais on peut arriver à les faire changer, et c’est là où cibler les enfants est important. Leur proposer des activités en amont du match les incite à venir au stade bien plus tôt et à générer cette atmosphère géniale d’avant match.

Tout le monde parle de la transformation digitale dans le sport avec les stades connectés, les applications, la réalité virtuelle, etc. Quels sont les risques et les opportunités d’utiliser des outils digitaux pour la fan expérience ? Et quel impact attendre pour le club et les fans ?

C’est vraiment très important puisque tout le monde est sur son téléphone, et c’est un fabuleux outil d’engagement. Actuellement, nos tourniquets d’entrée au stade fonctionnent grâce aux téléphones : les fans peuvent scanner directement leur billet dématérialisé pour entrer. On a aussi une application pour les fans qui envoie des offres pushs, du contenu spécial, la possibilité de voter pour l’homme du match pour encore plus engager nos supporters. Tout l’objectif est qu’ils partagent sur les réseaux sociaux leurs expériences, ce qui inévitablement se transforme en de nouvelles opportunités pour le club, à plein de niveaux différents.

Quel est le rôle des sponsors dans la fan expérience ? Peuvent-ils réellement contribuer à améliorer l’expérience des spectateurs ou y a-t-il toujours un frein dû à leur finalité de vendre ou de gagner en notoriété ?

Leur rôle est très important car ils cherchent à améliorer leurs interactions avec nos supporters. Par exemple, un de nos sponsors, Relish, voulait faire une activation à la mi-temps. Je leur ai proposé l’idée d’un challenge où 3 supporters sont sélectionnés pour participer et essayer de marquer un but contre la mascotte du club, et cela devant tous les fans. Le premier à réussir gagne 2 tickets hospitalités pour un prochain match. Pour moi, il était vraiment important que ce ne soit pas seulement les participants qui profitent de l’expérience, mais l’ensemble des spectateurs.

Et pour toi, quelle est la meilleure fan expérience que tu aies vécue ?

Un match de NFL à Twickenham. L’avant match était incroyablement bien réalisé, c’était génial et l’atmosphère était tout simplement géniale et il y avait des animations partout et pour tout le monde.

Nous arrivons au terme de cette interview, mais avant de conclure, quels sont tes prochains projets, à plus ou moins long terme ?

Mon ambition est de continuer à grandir et me développer ici à Swindon Town, je veux vraiment faire la différence et si possible voir le club passer dans les divisions supérieures. Il y a beaucoup d’opportunités avec peut-être l’investissement dans un nouveau stade et terrain d’entrainement, qui nous permettraient de continuer à grandir dans les années à venir. J’aimerai aussi travailler à l’international plus tard, mais pour l’instant je veux plutôt continuer à faire ce que nous faisons et de voir où cela nous mène !

Merci beaucoup à Danny pour cette immersion dans la vie très active du club anglais de Swindon Town FC. Nous sommes ravis de voir tant de professionnalisme et d’importance accordée à la fan expérience, peu importe le classement sportif du club. Bravo à vous !

Pour suivre Danny sur les réseaux sociaux, jetez un oeil à sa page LinkedInOn vous encourage également à visiter le site internet du Swindon Town FC qui regorge de bonne pratiques pour les clubs. Nous avons particulièrement aimé une action dont nous n’avons pas parlé dans cette interview, le guide d’accueil pour les supporters visiteurs. Malin ! 

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Passionnée, supportrice et grande curieuse, j'ai à cœur de partager ma vision des événements. Convaincue du rôle central que les fans ont à jouer dans le développement du sport, je suis ravie de pouvoir mettre en lumière les bonnes pratiques qui peuvent servir d'exemple et d'inspiration à tous grâce à Fanstriker. Passionate, curious by nature, and a true fan, I like to share my vision about sport events. I am convinced that fans have a considerable part to play to develop the sport economy. Through Fanstriker I aim at bringing to light the best practices that can serve as an example or an inspiration.

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“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”

Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.

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Étudiant ambassadeur pour l'OL
Image : @mat.oletudiant (Instagram)

Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté. 

 

Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.

L’OL recrute des étudiants pour une mission d’ambassadeur

Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?

Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.

Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ? 

C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.

“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”

Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ? 

C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.

Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?

Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.

 

 
 
 
 
 
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Et l’intégration à ton arrivée ? 

Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs. 

Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.

Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?

Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur. 
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.

Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ? 

Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.

Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.

Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime. 

“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”

Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ? 

Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.

Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ? 

Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.

“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”

À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ? 

Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.

Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ? 

Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes. 
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.

Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ? 

L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.

Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club. 

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Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”

Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.

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Interview Constant Deram MEHB

Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.

Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.

(Episode également disponible sur Apple Podcast)

Le métier de Responsable Communication

Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?

Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup. 

Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !

En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ? 

Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.

La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !

À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?

Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux. 

Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.

Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.

Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?

La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.

Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout.  Il est donc important d’être flexible et force de proposition.

La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?

Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.

Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.

Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?

J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.

Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.

Analyse de la communication du MEHB

L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?

Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.

L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.

Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle. 

Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.

C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.

Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait. 

La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !

Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?

La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.

Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.

Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !

Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.


En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?

C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire. 

Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.


L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.

En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.

La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?

Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission. 

Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.

Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !

Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?

J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.

Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.

Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication. 

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec les professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger au sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou à travers nos réseaux sociaux !

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